dimanche 13 juillet 2008

fin des choses toutes les bonnes ont

ce blog est fini... je me déplace... ailleurs.

merci pour la compagnie et à bientôt.

dimanche 23 mars 2008

Les parents...

ma chère Sonia Bressler et son Leica au Népal


Nous sommes des êtres fragiles,
nous sommes une plume au vent,
un souffle un matin,
une brise légère,
une feuille de marjolaine,
nous sommes bousculés, chahutés, renversés, retournés, éreintés...
Le doute s'empare de nous,
la lutte contre la culpabilité,
l'amour exigeant.
Planter, retouner, préparer, arroser, surveiller, guetter, donner de l'amour, regarder, s'extasier, craindre, souffrir, repartir, y croire encore et toujours...
Nous sommes l'enfant, la fleur, le vent, tout en même temps
Nous sommes parents...

Donner de l'amour à des enfants, je n'ai rien connu d'aussi difficile, d'aussi exigeant, d'aussi douloureux parfois...
C'est un effort sans relâche qui ne souffre pas d'abandon.
C'est comme ça que je l'ai découvert, c'est comme ça que j'aime mon travail de maman...

Un chemin.

Un chemin qui m'apprend plus sur moi même que ce que je n'aurai jamais pu imaginer.

mercredi 13 février 2008

Pas facile...


de reprendre l'écriture après une longue absence.

Ma vie est un peu en apnée, j'attends que le plus dur passe.

Je pleure un peu, des fois, mais je savoure dix fois plus.

Et c'est une sensation incomparable que celle de vivre dans la Vérité.

Il y a un truc très drôle qui m'arrive c'est le phénomène de la femme enciente mais transposé à ma 5ème dimension... C'est un peu obscur mais je m'explique :
Vous avez remarqué que quand une femme est enceinte, tout le monde se préipite pour lui raconter son accouchement, celui de sa voisine, celui de sa mère, de sa tante et si possible le pire ?
Ben quand on divorce c'est pareil en fait, sauf que tout le monde se sent obligé de me raconter ses problèmes de couple, de cul, ses histoires d'amour ratées, ses lâchetés sentimentales... La coiffeuse, l'ostéopate, mon chef, l'instit, et je dois vraiment avoir bien choisi mes amis parceque curieusement, eux, pas trop en fait.

Sont trop occupés à me faire sourire.

lundi 24 décembre 2007

Calgon

Allez j'ai décidé de reprendre mon blog.

Et pour commencer je pars en vacances une semaine !!!

Entre temps, je vous livre mon secret actuel de remise en forme : fatal bazooka et ça repart. C'est con, c'est vulgaire, c'est machiste et c'est trop drôle.



et après je danse devant l'ordinateur et je chante en hurlant pendant que mes enfants me regardent en se bidonnant.

A l'année prochaine !

samedi 3 novembre 2007

Frappe chirurgicale




Entre le moment où son père est sorti de la voiture, et le moment où il a ouvert la portière pour le prendre sous le bras et l'emmener chez papi et mamie, il a eu le temps de glisser une phrase.
Une phrase, dite à toute vitesse, d'une précision et d'une clarté extrême.
Une phrase, qui a atteint mon coeur de plein fouet, transpercée, explorée, emportée.

"Maman, tu vas voir, tu vas être tranquille sans Papa."

Merci mon grand garçon.
Merci d'avoir cette intelligence de la vie.
Merci pour les mots adéquats, au bon moment.

Même si j'ai honte que la situation que tu as si bien comprise, te soit imposée par ceux qui t'ont tant désiré, et qui t'aiment.

Je t'aime fort.

vendredi 2 novembre 2007

Quotidien

Ghajar 08/08 © Shadi Ghadirian


Pour compenser ma crise mystique d'hier soir, je vous recommande sans trop m'étendre (pas besoin de mots) de jeter un coup d'oeil sur le travail de Shadi GHADIRIAN, cette photographe iranienne qui fait poser des femmes voilées avec des objets du quotidien.

Son travail est tout simplement glaçant.

Ghajar 03/08 © Shadi Ghadirian

C'est en partie perturbant, en partie enthousiasmant, pour moi, cette sensation que même dans l'oppression la plus brutale, des femmes et des hommes peuvent utiliser leur capacité de création pour effleurer des doigts la liberté.

Il faut absolument savourer leur travail à l'expo www.photoquai.fr
Je n'en ai vu qu'une partie pour l'instant, je suppose que je ferai un billet plus en détail dans quelques jours.

Je le vois dans mon travail, à petite échelle. Les salariés les plus créatifs ne subissent pas leur sort tête baissée.

La création, peu importe la forme qu'elle prenne, est un bastion de liberté inaliénable. Une barricade intérieure essentielle.

Petite recommandation de lecture :


Un petit livre tout à fait enthousiasmant... Une opérette écrite en 1944 par Germaine Tillion, pour ses camarades de rétention. Elle a été composée jour après jour sur un petit carnet caché dans une caisse d'emballage. Je cite la critique de Télérama : Sur un air de valse-musette, les choristes se mettent à chanter : « On m'a dit “il faut résister”... / J'ai dit oui presque sans y penser / C'est comme ça qu'dans un train de la ligne du Nord / J'eus ma place retenue à l'oeil et sans effort... » Elle s'inspire directement de l'expérience des détenues, décrivant avec une précision d'ethnologue le fonctionnement du camp (« un camp modèle, avec tout le confort, eau, gaz, électricité... Gaz surtout », chante le choeur).

L'effet est glaçant, on ne sait si l'on doit rire ou pleurer en pensant à la force qu'il fallait, à Ravensbrück, pour choisir justement de rire plutôt que pleurer.

jeudi 1 novembre 2007

2nd degré



LIBERTAD !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

mercredi 24 octobre 2007

Montagnes russes


Aujourd'hui ça va mieux...

Je me suis sentie aimée, entourée, ma maison remplie de rires d'enfants, de bébés qui gazouillent en bavant...

Je me suis sentie vivre et l'ambiance était chaleureuse...

Comme d'habitude l'amitié est mon meilleur feu de cheminée.

Merci.

lundi 22 octobre 2007

Qui ?


Qui pourrait bien me choisir ?

Je serai un dernier choix...
Je serai un pis-aller...
Je serai seule.

Les idées noires moulinent en ce moment...

Peut-être parce qu'on amorce la dernière ligne droite ? Je me dis que c'est ma dernière chance d'accepter mon sort et d'arrêter de rêver à mieux... comme une petite fille... que je ne suis plus.

Qui pourrait me choisir ?

Qui serait aussi aveugle ?

J'ai tellement honte de mon corps, de mon image, de ce que je suis.
Je suis toujours surprise de mon image dans le miroir... Je ne me vois pas comme je suis.
J'ai toujours 18 ans...

Où est la porte de sortie du cauchemar ?
Comment passe-t-on de l'autre côté du miroir ?

Possibles


Aujourd'hui j'étais au 50ème étage de la Tour Montparnasse...

Dans ces moments là j'aime Paris.

Cette ville est un infini de tous les possibles.

samedi 20 octobre 2007

Mon idole


je me suis souvent demandée si cet homme existait vraiment...

j'aimerais avoir cette force de caractère, cette droiture et cette capacité à combattre, sans peur du regard des autres, des menaces ou... de moi-même...

http://www.liberation.fr/transversales/portraits/208126.FR.php

Baltasar Garzón en 7 dates : 26 octobre 1955 Naissance à Torres (Andalousie). 1980 Devient magistrat. 1988 Nommé à l'Audience nationale à Madrid. 1998 Fait arrêter Pinochet à Londres. 1993-1994 Secrétaire d'Etat dans le gouvernement Felipe González. 2003 Inculpe Ben Laden. 2005-2006 Donne des cours et travaille à une plateforme antiterroriste à New York.

Baltasar Garzón, 50 ans. Après avoir poursuivi Pinochet, le magistrat espagnol s'est fixé pour mission la lutte antiterroriste. Et peaufine son personnage de justicier des temps modernes.

Personne ne l'arrête - Par Arnaud VAULERIN

On lui avait promis une pluie d'oeufs et d'insultes. Il est reparti avec une médaille du Sénat, le titre de docteur honoris causa de l'université de Santiago et le souvenir de rencontres «bouleversantes» avec des proches de victimes et de disparus. Sans prêter attention aux vociférations d'un quarteron de pinochetistes et aux menaces avortées d'une sénatrice de droite. Dans la carrière de Baltasar Garzón, le Chili demeure la référence constante, l'évocation permanente. Le juge espagnol y est allé pour la première fois, il y a un mois. «C'était très intense.» Pour ne pas dire passionnel, comme c'est le cas depuis 1998, l'année du grand chambardement. Le 16 octobre, le juge signe un mandat d'arrêt international à l'encontre d'Augusto Pinochet, poursuivi pour génocide, torture et terrorisme. Le dictateur Chilien vient de subir une intervention chirurgicale à Londres. Le soir même, il est arrêté sur ordre d'un «communiste de merde», éructe Pinochet. «Ma vie a alors changé. J'ai récolté plus de problèmes que de bénéfices, confie Garzón aujourd'hui. Le cordon de sécurité limité à l'Espagne s'est alors élargi d'une manière vertigineuse.» William Bourdon, avocat spécialiste des droits de l'homme analyse le «séisme incroyable : ce jour-là, le juge ébranle la conviction de ces chefs d'Etats qui s'estiment immunisés contre toute poursuite».


503 jours plus tard et autant d'arrangements au nom de la sacro-sainte raison d'Etat, le caudillo retournera chez lui. Libre mais incriminé. Garzón a depuis ravalé sa «rage» et ses «larmes», convaincu d'avoir «gagné juridiquement». Mais la «frustration pour les victimes» perdure : «Il faut maintenant et vite qu'une sentence soit prononcée. La justice doit dire s'il est oui ou non coupable des faits établis.» Tant pis si l'inculpation hasardeuse de génocide prête le flanc aux critiques.
Le juge ne lâchera pas prise. Ne se taira pas. Ne rangera pas le dossier Pinochet dans l'armoire des renoncements. Cette attitude, «ce n'est pas Garzón», dit-il d'un coup de menton. Le magistrat de 50 ans, à la carrière météorique, appartient à cette caste de juges apparus entre la chute du mur de Berlin et l'effondrement des tours jumelles. Dans cet espace de temps où la justice internationale dictait ses lois et s'affirmait face à des Etats encore prisonniers des oripeaux de la guerre froide. Contre les pots-de-vin, les crimes contre l'humanité, les trafics de drogue, Louise Arbour, Carla Del Ponte, Renaud Van Ruymbeke, Eva Joly, Antonio Di Pietro, émergent au début des années 90. Ils ont la parole rare mais la formule choc, goûtent aux actions coups de poing et aux appels citoyens ­ notamment celui de Genève contre la corruption lancé il y a juste dix ans ­, bousculent élus et protocoles, frontières et tribunaux. Ils bénéficient du soutien d'une opinion publique d'autant plus fervente que des martyrs sont tombés au champ d'honneur : les Italiens Falcone et Borsellino, fauchés par la mafia en 1992. Politiques et médiatiques, on les voit aux journaux télévisés et à la une des magazines dès lors que cela sert la cause.
La mèche poivre et sel impeccablement lissée en arrière et les fines lunettes fixent l'image d'un Baltasar Garzón sérieux et solitaire. Le costume sombre liseré de gris camoufle l'embonpoint et complète le portrait d'un Eliot Ness andalou. Sans gommer l'ego du mégalo : «Super Garzón», comme il est surnommé, n'hésite pas à se camper en Don Quichotte luttant pour «les sociétés menacées». «Il n'est pas insensible à sa propre trajectoire, c'est évident, constate Jean-Louis Bruguière, le juge antiterroriste français. Ça vient aussi du fait qu'il porte haut une certaine conception de la justice et de sa fonction.»
Il y a du moine-soldat chez Garzón. Ce magistrat, passé par le séminaire entre 11 et 17 ans, est un austère qui bosse. Vite et plutôt bien. Sorti de la faculté de droit avec les félicitations du jury, il a démarré sa carrière de magistrat en 1980. Huit ans après, le fils d'agriculteurs jadis «enfant agité» est nommé juge à l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole. Il a 33 ans et se promet d'y «rester jusqu'à la fin des procès contre ETA». Dix-huit ans plus tard, menacé de mort mais entouré de gardes du corps, le juge est toujours rivé à ses dossiers. Et sur tous les coups. Le démantèlement d'ETA et son étranglement progressif ; l'incarcération d'un ministre de l'Intérieur socialiste et de son bras droit responsables d'avoir diligenté dans les années 80 les basses oeuvres des Groupes antiterroristes de libération contre les séparatistes basques ; la traque aux tortionnaires latino-américains ; le harcèlement des mafias de la drogue pas toujours couronné de succès.
On a créé le mot de «Garzonada» pour évoquer les ratés et les précipitations du juge. La presse a raillé son orgueil, «certainement aussi grand que son culot», selon un juriste. «Il a suscité beaucoup, beaucoup de jalousie, souligne un avocat. Sa visibilité planétaire, son succès, l'ont conforté dans l'idée qu'il pouvait s'arroger des affaires.»
Il n'empêche. Depuis 2001, Garzón «le tenace» s'est déplacé sur le terrain du terrorisme international, arrêtant des supposés islamistes en Espagne, inculpant Ben Laden avant tout le monde, en septembre 2003. «Il a été très réactif sur le dossier Al-Qaeda. Pourtant, jusqu'alors, le terrorisme islamiste ce n'était pas sa tasse de thé», expertise Jean-Louis Bruguière. William Bourdon dépeint Garzón comme un «croisé qui voit plus vite et plus loin que les autres».
«C'est un grand obsessionnel, un drogué du travail entouré d'un staff énorme», juge un avocat. Couché à 2 h 45 du matin, réveillé trois heures plus tard, Garzón aligne des journées de douze heures. Les parties de foot où il gardait les buts ­ lui l'éternel attaquant ­ sont devenues rarissimes. «Travailler me relaxe dès lors que je mélange les activités», précise-t-il, malgré tout «frustré» d'accorder si peu de temps à sa famille : «Je me demande parfois pourquoi ma femme reste avec moi.» Peut-être se souvient-elle encore d'une sérénade chantée par un certain Baltasar qui sera expulsé du séminaire pour cette audace amoureuse. Leurs trois enfants ont pour habitude le matin de lire des lettres que leur père a écrit la nuit (1) au sujet de la famille, de lectures (des livres d'histoire plus que des romans), des films (il aime Almodóvar et vient d'acheter Zorba le Grec en DVD), des affaires du monde et de son travail.
Avec fougue et candeur, il y assène des préceptes moralisateurs, des souvenirs et des points de vue. «Le juge est un citoyen, j'ai le droit moi aussi à la liberté d'expression.» Du reste, il ne s'en est jamais privé. En 2003, il avait harponné le Premier ministre Aznar sur la guerre en Irak et harangué les foules madrilènes lors d'un défilé antiguerre. Impensable en France. Aujourd'hui, il fustige le «fondamentalisme dangereux» de Bush, s'emporte contre le «vide politique, intellectuel et moral», ainsi que l' «endormissement» des démocraties. Il parle de «conscience citoyenne», d' «éducation aux valeurs» et de «rêve régénérateur» pour les partis politiques. On croirait lire du Ségolène Royal. Il se dit «intéressé par l'affirmation d'un nouveau socialisme en France, porteur d'une vision peut-être plus ouverte et plus proche de ce que demande la société». Comme il adresse un beau satisfecit à l'Espagne de Zapatero. Lui pourtant qui , «naïf» pendant onze mois dans les rangs d'un parti socialiste en plein affairisme, a servi de «marionnette» à un Felipe González à bout de souffle en 1994. On ne l'y reprendra plus. Après quinze mois passés à l'université de New York, mais «sans rien voir» de la ville, il est rentré à Madrid en juin. A rouvert le dossier ETA et a relancé l'enquête sur Berlusconi. Garzón le boulimique est de retour.


mercredi 17 octobre 2007

Hier Soir...

Je suis allée voir ce groupe en concert...



Après les premières minutes de délire total, j'ai eu la surprise de sentir des larmes couler sur mes joues sans que je puisse les retenir.

ça fait du bien la rage !
la rage adéquate, hurlée à bon escient,
les yeux ouverts sur le monde,
la révolte saine.

Vive vous les [no one], belle énergie celle que vous transmettez.

mercredi 10 octobre 2007

Anniversaire



Pfiou c'est triste un anniversaire de mariage pendant qu'on se sépare...

Je n'arrête pas de repenser à cette journée. J'ai l'impression que j'étais un grand bébé avec une robe blanche. A l'intérieur de l'uniforme, une jeune fille éprise de liberté.

J'avais envie de pouvoir enfin être moi même, de grandir à ma façon, de m'éloigner un peu de mes parents chez qui je manquais un peu d'air...

Raté.

Du coup, cela me fait réfléchir à la liberté que je laisse à mes propres enfants pour s'exprimer, se trouver eux mêmes... Je suis bien placée pour savoir qu'on peut oppresser un enfant même en étant un parent globalement assez absent.

On peut manquer à ses enfants quand ils passent des moments difficiles, on peut ne pas laisser de latitude au moment du passage de grandes étapes... Où étiez-vous, papa, maman, quand j'étais triste ? Pourquoi était-ce si difficile de vous parler ? Pourquoi avais-je si peur d'être jugée ?
Je n'ai souvent pas parlé de peur d'être encore plus bridée. Je crois que j'ai préféré souffrir seule plutôt que d'être encore plus enfermée.

C'est difficile d'aimer un enfant.
C'est difficile de trouver la bonne distance.
C'est difficile de se mettre vraiment à leur portée.

J'aimerais les respecter vraiment, dans ce qu'ils sont. Les aimer n'est pas pour moi quelque chose d'inné. Aimer un enfant ne repose pas sur l'oubli de soi mais la connaissance de soi même et une certaine forme d'acceptation, pour mieux "se travailler". Plus je connais mes limites et mieux j'aime mes enfants.

Aimer est plus qu'une question d''instinct maternel...
Ecouter ce que mon coeur me dit est souvent un indice essentiel dans la compréhension de ce qu'ils sont ; mais les élever (bien joli ce mot) suppose quelque chose de plus, une vraie remise en question, qui permette de faire le tri entre l'instinct et le formatage éducatif.

Paradoxalement, ils m'emmènent progressivement au-delà de mes limites, repoussent les frontières que je me suis construit avec le temps. Quand je les regarde vraiment, j'apprends sur eux, mais j'apprends aussi sur moi même, mes représentations, mes idées fabriquées, mes limites arbitraires, sans fondement réel.

Comment élever ses enfants dans une vraie liberté ?
Comment élever ses enfants sans se perdre soi-même ?

En tant que femmes, nous avons souvent tendance à pencher du côté du sacrifice... Dans le couple mais aussi en tant que maman... Or, cet esprit de sacrifice ne fait grandir personne. Ni celui qui se sacrifie, ni celui qui le reçoit. C'est trop lourd à porter, trop désagréable, le fardeau est écoeurant, lourd, dérangeant.

Vous vous souvenez de cette scène finale du film "Virgin Suicides" ? La mère qui a enfermé ses enfants, pour ne pas qu'elles tombent amoureuses ou fréquentent les jeunes hommes du quartier, pour ne pas qu'elles soient vues belles, pour ne pas qu'elles soit tentées de danser, de rire, de vivre, déclare après le suicide collectif de ses filles : "Mes filles n'ont jamais manqué d'amour, il y avait beaucoup d'amour dans ma maison".

free music

samedi 6 octobre 2007

Chefchaouen, pour Chlopitille

Marchandage... On est très forts pour ça chez moi :o)

Habitants...
Sages...
Jolie, non ?
Point de départ des randonnées...
Frères et Soeurs...
Chefchaouen la belle... ça monte ! vous allez avoir des beaux mollets !
Femmes au lavoir.



et quelques vues.


Patrie d'adoption

La région tant aimée par mon abuela (ma grand-mère)...



"Casa Hassan"

Le château où mon abuela a vécu...


Sur la route vers Chefchaouen
A Tanger, les jeunes regardent l'horizon, la côte européenne...
Vive la mariée !
Mes parents dans les rues de Tanger.



vendredi 5 octobre 2007

Gorge nouée

LE MARIAGE DE TUYA (Tuya’s Marriage) (Chine - 2006) de WANG Quan’an

J'ai vraiment une grosse boule de larmes
dans la gorge
ce soir
prête à éclater...

Je me sens seule,
j'ai envie d'être aimée,
de me sentir accompagnée
de savoir que je suis estimée,
attendue
espérée.

mes yeux sont tristes,
et mes larmes contenues.
mon chemin est plein de questions...

les enfants sont si petits.

tout ce que je leur fais endurer ;
vont-ils vraiment le comprendre un jour ?
mon envie d'être libre, d'être moi,
pourquoi engendre-t-elle tant de souffrance ?

parfois, c'est si difficile et si long d'accoucher de soi...
l'estime ... passe parfois par la constatation de la non-estime.

vendredi 21 septembre 2007

Vent


Quand je vois mon petit gars,
tous les matins,
fermer les yeux pour profiter du vent dans la figure...
alors que nous descendons à vélo la grande avenue,
à toute allure,
je me dis que ces enfants m'apprennent à aimer la vie,
les petites choses,
les sensations comme des cadeaux.

samedi 15 septembre 2007

Traîtres...



Il y a des hommes... qui sont en permanence absents de toute relation avec une femme, même la leur.
L'exemple le plus frappant de ce type d'hommes est Paul Newman.
Vous avez remarqué ?



Là où la femme semble essayer de happer son regard, son attention, de toucher son âme un tout petit peu quoi... il se dérobe. D'une façon à peine perceptible, il se préserve de l'entrée en relation, il reste un tout petit pas à côté du couple, il protège un espace où il est seul, et apte à s'enfuir dès que la situation se compliquerait.


Ce genre d'homme m'agace au plus haut point, je les flaire à des kilomètres... tous mes voyants "attention souffrance à l'horizon" s'allument immédiatement.
Je hais cette façon de provoquer des sentiments en tirant sur la corde "adopte-moi". J'ai l'impression que ces hommes naviguent entre la recherche d'une maman déguisée en maîtresse et le souhait qu'une femme fatale leur fasse mal, pour pouvoir mieux nous détester.


Alors, évidemment, quand j'avais 18 ans ça me faisait littéralement fondre, puis souffrir.
Aujourd'hui ça m'amuse terriblement.
J'avoue éprouver un mépris amusé, mon visage se recouvre d'un sourire en coin cynique, quand j'en croise un quelque part et que je le regarde faire son numéro de "cocker à apprivoiser" en attendant de pouvoir vous croquer le coeur et partir avec, l'air de rien, en vous laissant toute sanguinolante... C'est le moment où il part en chantant "i'm a poor lonesome..."



En plus, Paul Newman a le don de vous regarder comme s'il avait bien compris que vous avez un bout de salade coincé entre les dents et que seuls vous deux êtes au courant de ce terrible secret.




Vous voyez ce que je veux dire ?




Je suis sûre que vous voyez très bien ce dont je veux parler.

En fait, il sait juste que vous avez compris qu'il était très beau, et que vous vous apprêtez à tomber dans ses filets...

No, thanks...

Petite vengeance personnelle :



(Paul Newman pour la postérité)

vendredi 14 septembre 2007

Trenet


Philosophes écoutez cette phrase est pour vous
Le bonheur est un astre volage
Qui s'enfuit à l'appel de bien des rendez-vous
Il s'efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu'il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s'en va n'importe où
Cherchez-le il est un peu partout...


Charles Trenet, Le Soleil et la Lune, 1939

Grandiose

J'adore écouter ce morceau et danser comme une folle... en secouant mes cheveux dans tous les sens.



un autre pour la route ( qui me fait vraiment aimer la vie ) :

lundi 10 septembre 2007

Reprise



(Hi Ho en brésilien histoire de se remonter le moral).


J'ai repris le boulot aujourd'hui après des énooooooormes vacances bien méritées...

Ben j'avoue que ça m'a fait bizarre.

Je me pose des questions dans ce domaine là aussi : vais-je pouvoir tenter ma chance et réaliser mes rêves ?

Y en a des choses à rêver, à reprendre...

Pas à pas !

Je rajoute un bonus (...de circonstance :o)En Italien, c'est un délice...

jeudi 6 septembre 2007

Mon frère...


Toute ma famille s'invite dans ce blog ! :o)

J'ai adoré ce que m'écrit mon frère (morceaux choisis) :

Par où commencer… sûrement en te disant que la lecture de ton blog m’a pas mal bousculé. J’ai commencé à lire les premières notes puis j’ai fini par tout lire. J’ai d’abord été complètement pris dans tes notes, la manière dont tu poses les choses, cette écriture si spontanée, si belle et si juste. Puis au fil de ma lecture, en lisant les textes que tu introduis, les références à des films, des bouquins, en écoutant les sons… bref en rentrant dans ton univers… j’ai eu l’impression de te redécouvrir. C’est comme si je remontais un chemin qui me conduisais dans le passé, à une certaine époque... l’époque où je disais à tout ceux qui voulaient l’entendre que ma sœur était à la Sorbonne, qu’elle étudiait l’Histoire de l’Art, cette époque où tu m’as fais écouter Ugly kid joe et où j’ai finis par faire coudre des trucs Def Lepard sur ma veste en jean, cette époque où je me suis mis a lire (et à aimer ça) après avoir vu tes carnets remplis des noms de bouquin que tu avais déjà lu, cette époque où tu me gérais quand je rentrais un peu fait après mes premières soirées d’ados… bref cette époque où tu m’as beaucoup influencé et accompagné.

Ta manière d’exprimer les choses me ramenait sans cesse cette image de toi que j’ai gardé dans un coin de ma tête mais qui m’a aussi fait penser à quel point je ne te connaissais plus.

Les chemins de la vie ont fait que tous ces éléments qui influençaient ce que tu étais à mes yeux se sont dilués dans une relation plus distante, pleine d’affection mais où d’autres éléments avaient changé notre mode relationnel. Il était difficile pour moi d’appréhender entièrement ce que tu étais non seulement du fait de la distance, du peu de fois que l’on se voyait mais également parce que je ne percevais plus chez toi ces traits de caractère, ces goûts qui te définissaient.


Pour ce qui est de nous, je pense que désormais les choses se feront ou ne se feront pas, assez naturellement. Peut être qu’il faut que l’on réussisse ce que tu as réussi avec A. et que tu décris si joliment. Ne pas se voir parce que l’on est frère et sœur mais parce que l’on s’apprécie.

Merci à travers de ce blog de m’avoir ouvert cette petite porte, entretiens la bien, je suis convaincu qu’elle ouvre sur un monde fait de possibles.


J'ai l'impression que cette lettre éveille en moi une chose : j'ai vécu dans une bulle pendant dix ans... Une bulle relationnelle où je ne pouvais pas m'exprimer comme je le voulais vraiment... où la routine de la relation amoureuse endort la soif de culture, d'échanges, de maturité émotionnelle que l'on a avant la rencontre.

Il est étrange de constater que le couple qui aurait dû me faire grandir, m'amener plus loin, m'a en fait "mise en suspens". Je suis de plus en plus convaincue que mon manque de confiance en moi, mon manque d'assurance, m'ont fait faire un mauvais choix. J'ai épousé le premier qui a bien voulu me passer la bague au doigt... tout simplement parce que j'avais si peur que personne ne veuille jamais de moi.

J'ai dû apprendre à me connaître et m'estimer sur un chemin difficile... avec la rupture et la déchirure comme porte de sortie. Mais je crois que le résultat sera bon. La vie a plus de goût aujourd'hui, c'est certain...

Quel bonheur du coup de lire qu'après ces années si douloureuses les gens qui m'aiment me retrouvent telle que j'étais !

Je suis vivante.

Je suis libre.

Et j'ai bien l'intention d'en faire quelquechose de beau.

dimanche 2 septembre 2007

Un truc qui me vexe...

c'est le nombre de gens qui prennent la défense de l'HQPMV sans connaître notre histoire...

et qui me disent que je pourrais faire un effort "pour les enfants"...

et que je ne peux pas tout détruire sur un coup de tête...









Il se trouve que je n'ai pas envie d'expliquer pourquoi je quitte cet homme...

je n'ai pas envie que l'image que d'autres ont de lui soit altérée par des choses que nous avons vécues et qui ne regardent que nous...

quant aux enfants... que répondre ?

ça me déchire le coeur quand je pense que mes enfants ne vont pas bénéficier d'un père et d'une mère vivant ensemble, présents en permanence.

mais la paix... dans la vie, c'est important de vivre en paix...

non ?


parfois j'ai l'impression de réveiller des questions qui ne veulent pas être posées...

parfois j'ai l'impression qu'on me parle pour se convaincre soi même.

jeudi 30 août 2007

alors celle-là elle me fait trop marrer

(le titre du livre est "comment j'ai sauvé mon couple")

tirée de "Temps de Canard" de Tom Tirabosco.




(oui, je sais, je suis complètement frappadingue de bd et il serait temps de passer à autre chose... ou pas ? :o)

Souvenirs de femme

Rachida Brakni et Fettouma Bouamari dans Barakat, de Djamila Sahraoui




Il y a quelques jours, un après-midi, une amie me raconte...

vapeurs de thé, souvenirs d'algérie, pâtisseries au miel, une discussion de coeur de femme à coeur de femme...

L'homme que j'ai aimé... a demandé ma main. C'était le voisin, mais ma mère n'a pas voulu. Il était si beau tu sais, on s'aimait, ah oui on s'aimait... Ma mère n'aimait pas la voisine, et mon père n'a pas voulu de problèmes. Ils m'ont présenté le fils d'un ami de mon père, mes parents m'ont expliqué qu'ils lui avaient donné leur parole... Alors je me suis mariée... "de raison" comme on dit.

Un jour il s'est mis à gagner au jeu... (silence)




... puis à boire...


Il ne pouvait plus travailler, je travaillais seule, je m'occupais des 5 enfants, et tout l'argent partait dans la boisson, on avait des dettes partout. Il sortait le soir, je vivais le jour.

Un jour, j'ai demandé le divorce, même si je savais que j'allais tout perdre. Là-bas, tu sais, quand on divorce on perd tout ! Mais, je suis partie quand même avec les enfants, je savais qu'il n'aurait pas le courage de les réclamer, j'ai perdu le reste, mais le reste...

Pourtant... quand je suis venue en France, j'ai accepté la proposition de mon frère, de me marier avec son voisin de chambre à l'hôtel. Tu sais... on ne peut pas dire non à nos hommes. On ne peut pas dire non.

Je travaillais, je me souviens que la première paye que j'ai gagnée en faisant des ménages, je ne l'ai même pas vue ! il m'a pris l'enveloppe des mains... Je ne l'avais même pas encore ouverte pour savoir combien il y avait... et ça a continué comme ça. Un jour, je lui ai dit que j'étais enceinte... il est parti. Maintenant j'ai ce petit garçon de deux ans, alors que mes enfants sont grands, je suis fatiguée... je suis fatiguée et je n'ai pas pu dire non aux hommes...

Et sais-tu : cet homme que j'ai aimé ? Il s'est marié seulement quand je me suis mariée la deuxième fois ! Il vit en Italie... Il n'a pas d'enfants. Chaque fois que je rentrais là-bas, sa mère me disait : "comme j'aimerais que tu sois ma belle-fille ! ..."

Je n'ai pas su dire non, mais je ne pouvais pas, je t'assure.

Pourtant, j'aime être seule maintenant, plutôt qu'avec ces hommes fainéants...

L'homme que j'ai aimé vraiment, c'était le voisin.


Tout commentaire serait superflu.

Merci chère amie, le message est passé, je t'assure.

Pas grand chose à voir... puisque ce genre d'attitude est transculturel on le sait bien, mais quand même, c'est en le regardant que j'ai eu envie de raconter cette discussion : ce documentaire sur arte qui sera rediffusé le 29.08.2007 à 15h30 et le 01.09.2007 à 06h00 : http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/Non-a-l-islamisme/A-l-antenne/1664988.html


Romain Duris et Lubna Azabal, Exils, de Tony Gatlif

jeudi 23 août 2007

Que sait-on...?

Je suis né le 30 juillet 1945, à Boulogne-Billancourt, 11 allée Marguerite, d'un juif et d'une Flamande qui s'étaient connus à Paris sous l'Occupation. J'écris juif, en ignorant ce que le mot signifiait vraiment pour mon père et parce qu'il était mentionné, à l'époque, sur les cartes d'identité. Les périodes de haute turbulence provoquent souvent des rencontres hasardeuses, si bien que je ne me suis jamais senti un fils légitime et encore moins un héritier. Ma mère est née en 1918 à Anvers. Elle a passé son enfance dans un faubourg de cette ville, entre Kiel et Hoboken. Son père était ouvrier puis aide-géomètre. Son grand-père maternel, Louis Bogaerts, docker. Il avait posé pour la statue du docker, faite par Constantin Meunier et que l'on voit devant l'hôtel de ville d'Anvers. J'ai gardé son loonboek de l'année 1913, où il notait tous les navires qu'il déchargeait : le Michigan, l'Élisabethville, le Santa Anna... Il est mort au travail, vers soixante-cinq ans, en faisant une chute. Adolescente, ma mère est inscrite aux Faucons Rouges. Elle travaille à la Compagnie du gaz. Le soir, elle suit des cours d'art dramatique. En 1938, elle est recrutée par le cinéaste et producteur Jan Vanderheyden pour tourner dans ses « comédies » flamandes. Quatre films de 1938 à 1941. Elle a été girl dans des revues de music-hall à Anvers et à Bruxelles, et parmi les danseuses et les artistes, il y avait beaucoup de réfugiés qui venaient d'Allemagne. À Anvers, elle partage une petite maison sur Horenstraat avec deux amis : un danseur, Joppie Van Allen, et Leon Lemmens, plus ou moins secrétaire et rabatteur d'un riche homosexuel, le baron Jean L., et qui sera tué dans un bombardement à Ostende, en mai 1940. Elle a pour meilleur ami un jeune décorateur, Lon Landau, qu'elle retrouvera à Bruxelles en 1942 portant l'étoile jaune. Je tente, à défaut d'autres repères, de suivre l'ordre chronologique. En 1940, après l'occupation de la Belgique, elle vit à Bruxelles. Elle est fiancée avec un nommé Georges Niels qui dirige à vingt ans un hôtel, le Canterbury. Le restaurant de cet hôtel est en partie réquisitionné par les officiers de la Propaganda-Staffel. Ma mère habite le Canterbury et y rencontre des gens divers. Je ne sais rien de tous ces gens. Elle travaille à la radio dans les émissions flamandes. Elle est engagée au théâtre de Gand. Elle participe, en juin 1941, à une tournée dans les ports de l'Atlantique et de la Manche pour jouer devant les travailleurs flamands de l'organisation Todt et, plus au nord, à Hazebrouck, devant les aviateurs allemands. C'était une jolie fille au cœur sec. Son fiancé lui avait offert un chow-chow mais elle ne s'occupait pas de lui et le confiait à différentes personnes, comme elle le fera plus tard avec moi. Le chow-chow s'était suicidé en se jetant par la fenêtre. Ce chien figure sur deux ou trois photos et je dois avouer qu'il me touche infiniment et que je me sens très proche de lui. Les parents de Georges Niels, de riches hôteliers bruxellois, ne veulent pas qu'elle épouse leur fils. Elle décide de quitter la Belgique. Les Allemands ont l'intention de l'expédier dans une école de cinéma à Berlin mais un jeune officier de la Propaganda-Staffel qu'elle a connu à l'hôtel Canterbury la tire de ce mauvais pas en l'envoyant à Paris, à la maison de production Continental, dirigée par Alfred Greven. Elle arrive à Paris en juin 1942. Greven lui fait passer un bout d'essai aux studios de Billancourt mais ce n'est pas concluant. Elle travaille au service du « doublage » à la Continental, écrivant les sous-titres néerlandais pour les films français produits par cette compagnie. Elle est l'amie d'Aurel Bischoff, l'un des adjoints de Greven. À Paris, elle habite une chambre, 15 quai de Conti, dans l'appartement que louent un antiquaire de Bruxelles et son ami Jean de B. que j'imagine adolescent, avec une mère et des sœurs dans un château au fond du Poitou, écrivant en secret des lettres ferventes à Cocteau. Par l'entremise de Jean de B., ma mère rencontre un jeune Allemand, Klaus Valentiner, planqué dans un service administratif. Il habite un atelier du quai Voltaire et lit, à ses heures de loisir, les derniers romans d'Evelyn Waugh. Il sera envoyé sur le front russe où il mourra. D'autres visiteurs de l'appartement du quai de Conti : un jeune Russe, Georges d'Ismaïloff, qui était tuberculeux mais sortait toujours sans manteau dans les hivers glacés de l'Occupation. Un Grec, Christos Bellos. Il avait manqué le dernier paquebot en partance pour l'Amérique où il devait rejoindre un ami. Une fille du même âge, Geneviève Vaudoyer. D'eux, il ne reste que les noms. La première famille française et bourgeoise chez laquelle ma mère sera invitée : la famille de Geneviève Vaudoyer et de son père Jean-Louis Vaudoyer. Geneviève Vaudoyer présente à ma mère Arletty qui habite quai de Conti dans la maison voisine du 15. Arletty prend ma mère sous sa protection. Que l'on me pardonne tous ces noms et d'autres qui suivront. Je suis un chien qui fait semblant d'avoir un pedigree. Ma mère et mon père ne se rattachent à aucun milieu bien défini. Si ballottés, si incertains que je dois bien m'efforcer de trouver quelques empreintes et quelques balises dans ce sable mouvant comme on s'efforce de remplir avec des lettres à moitié effacées une fiche d'état civil ou un questionnaire administratif.

Patrick Modiano, "Un Pedigree", Gallimard, 2005.



Que sait-on des rêves et des amours de nos parents ?

Je viens d'une famille où l'on ne raconte rien d'intime, rien de personnel, et surtout pas les erreurs de jeunesse, les passions, les amours, les égarements. Les parents doivent être des modèles pour leurs enfants et, comme les deux postures ne sont absolument pas comparables, on ne peut pas raconter...

Je suis pourtant née d'un égarement...

De cet égarement est né à son tour un amour très fort, très profond, qui les unit encore aujourd'hui. Je suis fermement persuadée que dans leur vie à chacun, il y a la recherche du bonheur de l'autre. Quand je regarde les couples qui ont "bien vieilli", qui sont encore heureux, je trouve toujours cet ingrédient essentiel : la volonté farouche de rendre la vie de l'autre jolie. J'ai l'intuition que le secret de la lutte contre la routine se trouve là.

Mais j'en reparlerai plus tard... je reviens à mon mouton (shaun the sheep ?).

Je ne vois donc pas du tout le mal qu'il y aurait à se raconter, à partager les espoirs, les doutes, les erreurs, les rêves de sa vie de jeune homme, de jeune femme. J'aimerais tellement savoir comment ma mère voyait l'amour à 17 ans, comment elle s'est construite, pourquoi elle a été blessée, grâce à quels rêves elle s'est relevée...

J'aurais aimé que mon père m'explique pourquoi les hommes aiment les femmes, comment ils choisissent celle avec laquelle ils vont cheminer, ce qui compte pour eux, ce qui les rend heureux.

Je n'ai reçu aucune "éducation" dans ce domaine. Je me construis seule... et ça me manque tellement...




(J'aime à la folie les photos du couple Marilyn Monroe et Arthur Miller. Leur relation est complètement destabilisée, passionnée, fragile et cette pointe de souffrance qui se décèle au loin chez chacun des deux... chacun fragile à sa façon).