samedi 3 novembre 2007

Frappe chirurgicale




Entre le moment où son père est sorti de la voiture, et le moment où il a ouvert la portière pour le prendre sous le bras et l'emmener chez papi et mamie, il a eu le temps de glisser une phrase.
Une phrase, dite à toute vitesse, d'une précision et d'une clarté extrême.
Une phrase, qui a atteint mon coeur de plein fouet, transpercée, explorée, emportée.

"Maman, tu vas voir, tu vas être tranquille sans Papa."

Merci mon grand garçon.
Merci d'avoir cette intelligence de la vie.
Merci pour les mots adéquats, au bon moment.

Même si j'ai honte que la situation que tu as si bien comprise, te soit imposée par ceux qui t'ont tant désiré, et qui t'aiment.

Je t'aime fort.

vendredi 2 novembre 2007

Quotidien

Ghajar 08/08 © Shadi Ghadirian


Pour compenser ma crise mystique d'hier soir, je vous recommande sans trop m'étendre (pas besoin de mots) de jeter un coup d'oeil sur le travail de Shadi GHADIRIAN, cette photographe iranienne qui fait poser des femmes voilées avec des objets du quotidien.

Son travail est tout simplement glaçant.

Ghajar 03/08 © Shadi Ghadirian

C'est en partie perturbant, en partie enthousiasmant, pour moi, cette sensation que même dans l'oppression la plus brutale, des femmes et des hommes peuvent utiliser leur capacité de création pour effleurer des doigts la liberté.

Il faut absolument savourer leur travail à l'expo www.photoquai.fr
Je n'en ai vu qu'une partie pour l'instant, je suppose que je ferai un billet plus en détail dans quelques jours.

Je le vois dans mon travail, à petite échelle. Les salariés les plus créatifs ne subissent pas leur sort tête baissée.

La création, peu importe la forme qu'elle prenne, est un bastion de liberté inaliénable. Une barricade intérieure essentielle.

Petite recommandation de lecture :


Un petit livre tout à fait enthousiasmant... Une opérette écrite en 1944 par Germaine Tillion, pour ses camarades de rétention. Elle a été composée jour après jour sur un petit carnet caché dans une caisse d'emballage. Je cite la critique de Télérama : Sur un air de valse-musette, les choristes se mettent à chanter : « On m'a dit “il faut résister”... / J'ai dit oui presque sans y penser / C'est comme ça qu'dans un train de la ligne du Nord / J'eus ma place retenue à l'oeil et sans effort... » Elle s'inspire directement de l'expérience des détenues, décrivant avec une précision d'ethnologue le fonctionnement du camp (« un camp modèle, avec tout le confort, eau, gaz, électricité... Gaz surtout », chante le choeur).

L'effet est glaçant, on ne sait si l'on doit rire ou pleurer en pensant à la force qu'il fallait, à Ravensbrück, pour choisir justement de rire plutôt que pleurer.

jeudi 1 novembre 2007

2nd degré



LIBERTAD !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!