mercredi 10 octobre 2007

Anniversaire



Pfiou c'est triste un anniversaire de mariage pendant qu'on se sépare...

Je n'arrête pas de repenser à cette journée. J'ai l'impression que j'étais un grand bébé avec une robe blanche. A l'intérieur de l'uniforme, une jeune fille éprise de liberté.

J'avais envie de pouvoir enfin être moi même, de grandir à ma façon, de m'éloigner un peu de mes parents chez qui je manquais un peu d'air...

Raté.

Du coup, cela me fait réfléchir à la liberté que je laisse à mes propres enfants pour s'exprimer, se trouver eux mêmes... Je suis bien placée pour savoir qu'on peut oppresser un enfant même en étant un parent globalement assez absent.

On peut manquer à ses enfants quand ils passent des moments difficiles, on peut ne pas laisser de latitude au moment du passage de grandes étapes... Où étiez-vous, papa, maman, quand j'étais triste ? Pourquoi était-ce si difficile de vous parler ? Pourquoi avais-je si peur d'être jugée ?
Je n'ai souvent pas parlé de peur d'être encore plus bridée. Je crois que j'ai préféré souffrir seule plutôt que d'être encore plus enfermée.

C'est difficile d'aimer un enfant.
C'est difficile de trouver la bonne distance.
C'est difficile de se mettre vraiment à leur portée.

J'aimerais les respecter vraiment, dans ce qu'ils sont. Les aimer n'est pas pour moi quelque chose d'inné. Aimer un enfant ne repose pas sur l'oubli de soi mais la connaissance de soi même et une certaine forme d'acceptation, pour mieux "se travailler". Plus je connais mes limites et mieux j'aime mes enfants.

Aimer est plus qu'une question d''instinct maternel...
Ecouter ce que mon coeur me dit est souvent un indice essentiel dans la compréhension de ce qu'ils sont ; mais les élever (bien joli ce mot) suppose quelque chose de plus, une vraie remise en question, qui permette de faire le tri entre l'instinct et le formatage éducatif.

Paradoxalement, ils m'emmènent progressivement au-delà de mes limites, repoussent les frontières que je me suis construit avec le temps. Quand je les regarde vraiment, j'apprends sur eux, mais j'apprends aussi sur moi même, mes représentations, mes idées fabriquées, mes limites arbitraires, sans fondement réel.

Comment élever ses enfants dans une vraie liberté ?
Comment élever ses enfants sans se perdre soi-même ?

En tant que femmes, nous avons souvent tendance à pencher du côté du sacrifice... Dans le couple mais aussi en tant que maman... Or, cet esprit de sacrifice ne fait grandir personne. Ni celui qui se sacrifie, ni celui qui le reçoit. C'est trop lourd à porter, trop désagréable, le fardeau est écoeurant, lourd, dérangeant.

Vous vous souvenez de cette scène finale du film "Virgin Suicides" ? La mère qui a enfermé ses enfants, pour ne pas qu'elles tombent amoureuses ou fréquentent les jeunes hommes du quartier, pour ne pas qu'elles soient vues belles, pour ne pas qu'elles soit tentées de danser, de rire, de vivre, déclare après le suicide collectif de ses filles : "Mes filles n'ont jamais manqué d'amour, il y avait beaucoup d'amour dans ma maison".

free music

3 commentaires:

Anonyme a dit…

oh que oui, je m'en souviens! toute la première année de desco, j'avais la petite (sublime) musique du groupe hair en tête. Désagréable... Dérangeante, enrichissante... mais cette petite musique, finalement, je crois, m'a permise de me poser les "bonnes" questions (en tout cas des questions) ;-)

Anonyme a dit…

zut, j'ai été coupée...
C'était béné, enfin tu as sûrement deviné ;-)
ton article suscite chez moi pas mal de réflexions que je me suis faites, je le citerai sûrement un de ces quatre, quand l'aurai le temps d'écrire là-dessus (si tu le permets?)
bises

Promenons-nous a dit…

bien sûr je t'autorise ! chez moi aussi il continue à faire son petit chemin et à susciter des réflexions ;o)